CONVOCATION 26 JANVIER 2014 : NON-VIOLENCE ET REPRESSION



30 Janvier, La Journée Scolaire de la Non-violence et de la Paix

Non-violence et répression


La journée scolaire de la non-violence et de la paix a été célébrée en Espagne chaque 30 janvier depuis 1964. Lors de cette journée, nous célébrons la mort de Gandhi, le défenseur de la lutte pacifique contre l’injustice, dont les pratiques non-violentes ont été suivies par des millions de gens. Gandhi a été le premier à désigner la non-violence (ahimsa) comme un mode de vie.

Les actions pacifiques de Gandhi ont sévèrement été réprimées, ce qui n’a pourtant pas empêché finalement l’accomplissement de leurs objectifs. Il est frappant et ironique que les mobilisations pacifiques aujourd’hui soient aussi fortement réprimées même quand on célèbre la journée internationale de la non-violence. Il est évident qu’en réalité les gouvernements des nations ne font rien pour appliquer les mesures de non-violence dans leurs propres structures, conservant le privilège d’user de violence.

Dans notre pays, de lois nouvelles réduisent même davantage la possibilité de la protestation des citoyens : la réforme du Code pénal, la Loi de la sécurité du citoyen, la loi de la sécurité privée et de nouvelles ordonnances municipales. Ces nouvelles lois consistent en une série de règlements mis en place pour affaiblir les manifestations pacifiques avec des amendes entre 1.000 et 600.000 euros et l’emprisonnement et l’expulsion. Une manifestation assise dans la rue ou devant certains buildings, l’installation d’un stand ou d’une tente serait considéré comme des crimes. Ce n’est pas la violence qui est pénalisée, c’est plutôt la manifestation.

Quelle sorte d’éducation sommes nous en train de transmettre à nos enfants quand d’une part on leur présente une histoire de la non-violence et que d’autre part ils voient que dans les rues des actions pacifiques sont sévèrement réprimées ? Ce genre d’enseignement est aussi peu viable qu’incohérent.

Aujourd’hui, les Femmes en Noir de Madrid veulent aussi commémorer la vie et la pensée de Howard Clark, un compagnon qui nous a quittées en novembre dernier. Il était le Président de l’International des Résistants à la guerre (WRI), une organisation qui a travaillé depuis 1921 pour un monde sans guerre, encourageant et éduquant sur le pacifisme et la non-violence. Dans un de ses derniers articles, Howard Clark jetait le doute sur la répression que les gouvernements exercent contre le peuple qu’ils sont supposés protéger :

« La répression seule est faible. Provoquer le peur du point de vue de ceux qui détiennent le pouvoir, personne ne peut régner longtemps par la peur seulement.
La répression par l’état est une arme à deux tranchants. Elle a pour but d’être un signe de force, d’intimidation des opposants et spécialement des opposants potentiels. Pourtant elle indique aussi une faiblesse, et surtout l’échec du régime de convaincre la population d’intérioriser les restrictions. Les mesures les plus sévères de la répression d’état contre des manifestants non-armés – des massacres, des meurtres et la torture -s’avèrent souvent contreproductives. Entretemps, dans les manifestations anti-« austérité » en Grèce et en Espagne (où je vis), il semble que la police anti-émeutes aient une autorisation d’exercer plus librement la violence que depuis les jours de la dictature.

Devrions-nous voir ce genre de répression comme un signe de faiblesse ? Je le crois, malgré les autres éléments présents dans la stratégie pour inculquer une culture de peur et de soumission. »

Ayant fait des recherches sur les processus et les stratégies de la non-violence dans le monde entier, Howard nous montre aussi des alternatives qui sont à notre portée. Notre meilleur hommage à sa vie en ce jour spécial est que ces mots et ses idées, restent toujours dans notre mémoire :

« Une des clés de la stratégie de non-violence est d’installer des groupes, à travers eux, des mouvements qui mettent les gens en contact avec leurs propres sources de pouvoir – le pouvoir de communiquer, d’organiser et de construire un soutien, d’ouvrir des espaces sociaux, ou de refuser ou de perturber ce qui ne va pas et de montrer une alternative. »

« Nous avons tous besoin de l’espoir que l’inhumain ne triomphera pas »

Traduit de l’anglais par Edith Rubinstein, Bélgica

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