Ce que nous voulons defendre
Nous vivons une crise économique dans laquelle ceux qui nous gouvernent développent une politique qui protège ceux qui en sont responsables et en font porter les conséquences sur les citoyens; ils protègent les structures financières et les grandes compagnies, qui continuent à faire des profits, tandis que la situation pour les travailleurs est de plus en plus précaire et que la pauvreté augmente. Ils veulent que les structures de l’Etat soient des coffres pour faire de l’argent pour les quelques-uns et ils privatisent l’enseignement, la santé publique, le système de justice… Ils réduisent les droits sociaux obtenus au cours des années, comme les droits des travailleurs ou l’avortement, et donnent plus d’argent à l’Eglise catholique; ils ont gaspillé nos ressources par une mauvaise gestion et en même temps ils ont favorisé la création de réseaux corrompus qui ont usurpé impunément de grandes quantités d’argent, sans restituer ce qui avait été volé.
Il y a deux ans, le groupe citoyen 15M a entraîné l’indignation dans les rues, a occupé les places et les a converti en agoras. De telles assemblées ont été répétées dans les hôpitaux et les universités, partageant, des analyses, des alternatives et des sentiments non-violents – une stratégie par laquelle toutes les personnes, des plus âgées aux enfants, ont pu participer aux discussions, manifestations ou sit-ins. Nous écoutant les uns, les autres, nous avons respecté et appris les uns, les autres; nous avons été plus imaginatifs pour unir nos efforts; nous avons démontré qu’ils ne peuvent pas nous berner, que les choses peuvent se faire autrement. Nous entreprenons des activités qui nous renforcent et qui font de nous des participants à notre présent et à notre avenir, ce qui nous aide à surmonter la peur et le désespoir et exclut notre sentiment de culpabilité à cause de la précarité de notre situation.
Nous savons que des réactions violentes favorisent et renforcent ceux qui sont au pouvoir et qui ont les armes et que la société civile, les personnes les plus faibles perdent toujours.
Les Femmes en Noir ont participé et continueront à participer:
♀ A des actions non violentes contre les expulsions des logements, pour la défense des écoles publiques, pour la santé publique universelle et de qualité; aux manifestations pacifiques contre les banques et les entités politiques; contre les réformes du travail; contre la criminalisation des immigrés sans papier; à l’Objection fiscale à des dépenses militaires…
♀ A la dénonciation de la militarisation sociale à laquelle nous sommes soumis.
♀ A la dénonciation des dépenses militaires de l’Espagne, qui ont dépassé les 18.000 millions d’euros.
Nous réclamons:
♀ Qu’il n’y ait plus d’impunité et que tout ce qui a été volé soit restitué.
♀ Que les dépenses militaires soient orientées vers les besoins sociaux; l’éducation, la santé, le logement, la justice, la culture, la solidarité, le développement…
Nous voulons que la réponse de la société continue à être non violente, de sorte que chacun de nous sorte renforcé de cette crise.
Nous savons que ce qui a été détruit en quelques années ne peut pas être récupéré du jour au lendemain mais nous disons à ceux qui nous gouvernent, qu’ils ne défendent pas nos intérêts, mais les intérêts de ceux qui ont provoqué cette crise.
Traduit de l’anglais par Edith Rubinstein, Bélgica